De Salta à Amaicha en passant par Cafayate

Après s’être couchés bien tard en revenant de la peña à Salta, je me lève super tôt pour attendre le minibus qui vient me chercher pour une nouvelle excursion. Comme la veille, c’est un aller-retour sur une journée, sauf que comme je veux continuer au sud, je me contenterai de l’aller. Cette fois dans le groupe il y a des tas de jeunes ou moins jeunes adeptes du selfies. J’ai particulièrement aimé les deux vieilles assorties en léopard, et l’ado ventre à l’air qui fait des photos de mode avec ses semelles compensées. Heureusement, il y a aussi une irlandaise avec laquelle je sympathise et partage ma peine.

Session photos absurdes :

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La guide d’aujourd’hui est très bien aussi, j’apprends plein de choses sur la géologie de la région même si je ne comprends pas grand-chose, et sur les cultures de tabac dans les régions de Salta et Jujuy. Les champs sont d’abord utilisés pour cultiver du maïs ou d’autres choses, et à partir d’octobre le tabac est cultivé. Il est ensuite exporté à 80% aux Etats-Unis, au Japon, en Italie et en Australie. Les 20% restants sont consommés en Argentine.

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Parmi les différents arrêts que nous faisons sur la route, les plus impressionnants sont « La Garganta del Diablo » et l’amphithéâtre. La Gorge du Diable, ce sont des replis rocheux super hauts qui prennent une forme inhabituelle. L’amphithéâtre est aussi issu de mouvements géologiques lointains, et sa spécificité c’est que l’acoustique en son intérieur est incroyable ! En témoigne le guitariste qui s’entend merveilleusement bien même à 200m de l’autre côté de l’amphi. La guide nous dit aussi que plusieurs orchestres sont déjà venus ici enregistrer des morceaux.

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La Garganta del Diablo

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L’amphithéâtre

 

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L’amphithéâtre

La route était belle, mais j’avais été tellement sous le charme la veille sur la route vers Cachi que cette fois je suis légèrement moins enthousiaste. Et oui c’est le jeu, à force de voir des belles choses on devient exigeant ! On arrive à Cafayate, petite ville réputée pour son vin, notamment le blanc Torrontès. Il y a des bodegas partout qui se visitent et offrent des dégustations de vins. Tout le monde file manger, puis on repart à quelques minutes de là dans une bodega où nous faisons une mini visite de 10mn et où on nous sert trois vins : un blanc moelleux (le Gata Flora), un blanc sec dont j’ai oublié le nom, et un vin rouge, le Malbec. J’aime bien les deux vins blancs, par contre même si je commence à apprécier le vin rouge, je me rends compte que je n’aime vraiment pas le Malbec. Je laisse le petit groupe reprendre la route pour Salta, et me dirige vers Cafayate.

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L’auberge est super sympa, avec un grand jardin qui donne sur les montagnes, et des grappes de raisin qui pendent au dessus de la table à manger dehors. Le proprio Luis est assez spécial, gay comme tout, il m’appelle « mon amour » (en français) et veut que tout le monde se sente chez lui. Le soir on a donc fait asado avec les résidents de l’auberge. Ensuite assis autour d’un grand feu, un des volontaires jouait de la guitare en chantant, ensuite remplacé par un de ces hommes qui chantent ces traditionnelles chansons folkloriques que tous les argentins connaissent. Il y avait un peu trop de monde pour moi, entre le grand groupe d’israëliens et la dizaine d’argentins, je ne me suis pas vraiment sentie à l’aise. J’ai respecté les règles de politesse, sans plus chercher à connaître les gens. Alors que je me préparais à aller dormir, le proprio m’a quasi forcée à sortir avec eux dans un bar. Je me suis dit qu’il serait moins lourd si je venais vite fait, je les ai donc suivi. Là-bas, il m’a offert un Fernet-coca, la boisson argentine sur laquelle j’ai changé d’avis : en fait je trouve ça vraiment ignoble, on dirait un peu un médoc. J’ai fait tourner le verre pour qu’il se termine plus vite, j’ai discuté 2 minutes avec les gens, et je suis enfin allée dormir.

Le lendemain un énorme programme m’attendait :  profiter du soleil en lisant en maillot de bain dans le hamac. C’est ça qui est bon !

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Dans le groupe d’israëliens, une des filles dont je n’ai jamais compris le prénom a décidé de s’incruster avec moi pour la suite. Forcément si je dis « s’incruster », c’est que j’étais pas forcément pour. J’ai fait quelques efforts pour ne pas être désagréable et essayer de la connaître un peu quand même. Les filles en Israël doivent faire leur service militaire pendant 2 ans (3 pour les hommes), mais elle y est restée 3 ans, à surveiller la frontière entre l’Egypte et Israël. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle a fait l’armée et que c’est une warrior, mais elle se balade avec 25kgs d’affaires ! Son backpack est gigantesque, et son « petit sac » est plus lourd que la totalité de mes affaires ! Du coup quand on a pris le bus pour les ruines de Quilmès et qu’on devait marcher encore une heure pour y arriver, elle est allée payer quelques pesos pour laisser son sac dans une maison. De mon côté, ça ne me dérangeait pas de marcher avec mon sac, j’aime bien l’avoir sur le dos, il fait presque partie de moi.

Les ruines, j’ai été déçue. C’est une ancienne ville inca là encore, qui a résisté 130 ans aux colons espagnols avant d’être finalement vaincus ! Un guide nous fait 5mn d’histoire au début, et puis on se promène au milieu des ruines. J’aurais voulu en savoir plus, ou voir plus de choses, je ne sais pas. J’ai largement préféré les ruines vues à Tilcara, Tant pis !

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On a repris le bus pour aller jusqu’à Amaicha del Valle, tout petit village mignon où aucun touriste ne s’arrête. Dans la grande auberge, il n’y avait que nous et la famille qui y habite. Sol la mère prof d’anglais, Juan son mari prof d’histoire, et leurs deux enfants de 4 ans et 5 mois. Sol, ça veut dire soleil en espagnol, et cette femme est en effet un rayon de soleil. On se sentait tellement bien dans cette auberge que le jour suivant, encore une fois, on est juste restées là à lire et se reposer, dans le hamac ou en profitant de la vue depuis le haut du jardin :

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Et cet article est affreux, je me plains tout le temps aha !

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